papillon sur l'eau

Expliquer sa reconversion professionnelle : mon témoignage

À l’origine, j’avais prévu de rédiger un article pour vous partager mes conseils pour bien débuter son blog. Mais, quelques minutes avant de m’installer devant mon clavier, j’ai eu envie de vous parler d’autre chose. Un sujet plus personnel, qui fait tellement écho en moi : la reconversion professionnelle.

J’ai préféré écouter mon cœur plutôt que mon calendrier éditorial. Rester authentique est un de mes grands principes.

Comment expliquer sa reconversion professionnelle ?

Je vous propose ce petit journal de mes différentes reconversions. Parce que, oui, il y en a eu plusieurs. Même si je ne les ai jamais nommées ainsi, mais plutôt considérées comme des changements d’orientation professionnelle. Certains perçoivent ce type de parcours comme une instabilité. Au contraire, je trouve qu’il fait toute la richesse de ce que l’on est.
Je suis, aujourd’hui, un mélange de toutes ces expériences qui explique, en partie, le nom de Slasheuse.

1994 - Le début d’un parcours professionnel atypique

J’ai 20 ans. Le bac « pas en poche », je rentre dans un centre de formation pour préparer un BTS Assistante de direction en alternance. Après des semaines de prospection (beurk !), je décroche un RDV dans le service informatique d’un labo pharmaceutique américain. Ils cherchaient 2 personnes, en alternance, pour démarrer un projet de hotline.

Je m’arrête quelques instants dans ce récit passionnant (!!) pour déjà faire ressortir 3 anomalies :

  • Je n’avais jamais travaillé de ma vie et je me lance dans l’alternance.
  • Je ne savais pas taper sur un clavier et je ne connaissais rien au secrétariat (90 % des élèves de ce BTS venaient d’un CAP/Bac Pro secrétariat…).
  • Je savais à peine allumer un ordinateur.

Mes parents devaient avoir sacrément confiance pour me laisser m’embarquer dans cette drôle d’aventure…
Et vous savez quoi, ce fut la première meilleure décision de ma vie !

Un BTS dure 2 ans. Je suis restée 10 années au sein de ce service. J’ai pu évoluer professionnellement, passer de la hotline au support, à la formation, travailler avec des développeurs et, surtout, vivre une merveilleuse aventure professionnelle avec une équipe formidable, une véritable famille.

En parallèle, je me suis présentée aux élections des membres du Comité d’Entreprise. J’étais la plus jeune 😀. Cette expérience a, elle aussi, était incroyable. Défendre les intérêts des salariés lors d’un plan social quand on a 26 ans, je vous assure que c’est costaud… Mais il y avait également les bons côtés : organiser des séjours pour le personnel, mette en place des prestations et la billetterie. C’était même devenu très passionnant.

Aussi, lorsqu’au cours d’un deuxième plan social, une opportunité s’est présentée à moi, je l’ai saisie…

2004 – Réorienter sa carrière pour la première fois

Me voilà donc confrontée au premier grand choix de ma jeune carrière :

  • poursuivre dans cette entreprise qui m’a accueillie 10 ans plus tôt, en changeant de service et accepter que notre « famille » soit éclatée ;
  • ou alors, prendre une nouvelle orientation et changer de job.

J’ai opté pour la deuxième solution. Le plan social m’a permis de faire un bilan et d’être conseillée pour mettre en valeur ces 10 années passées. Mais mon cœur était déjà conquis par un poste pour lequel j’avais postulé, dans une autre entreprise. Un sacré coup de poker, car les candidatures n’étaient ouvertes qu’en interne. Mais il faut toujours croire en sa bonne étoile. À l’époque, je ne m’intéressais pas à la loi de l’attraction, j’aurai peut-être dû !!!

Et me voilà embauchée dans un job de rêve à mes yeux : gestionnaire des activités sociales et culturelles dans un comité d’entreprise. Gérer les loisirs de plus de 1 000 salariés, leur concevoir un programme de sorties, de week-end, etc. Quel kiff ! Je n’ai pas retrouvé l’ambiance « famille » que j’avais connue. Je venais d’une boîte américaine où tout le monde se tutoie, quelle que soit la fonction, les repas se prennent tous ensemble, directeur ou pas. Là, j’arrivais dans une entreprise plus « traditionnelle » on va dire. Mais j’ai néanmoins créé de belles relations avec mes collègues et nous avons passé de bons moments (car, oui, pour moi, c’est inconcevable de bosser dans une ambiance pourrie !).

Puis l’organisation a évolué, des élections compliquées ont été annoncées et un certain mal-être s’est installé progressivement. Au même moment, mon mari me parle d’une association professionnelle dont il fait partie, qui recherche une assistante de direction à temps partiel, en télétravail. Notre deuxième garçon avait alors 1 an, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour changer.

2008 – Le tremplin vers une nouvelle reconversion professionnelle

Je postule donc à cet emploi et je suis retenue. Le fait que mon mari évolue dans le même milieu professionnel me donnait sûrement la légitimité de comprendre les attentes de leurs membres. Mais je suis convaincue aujourd’hui que d’y croire m’a, une fois de plus, également permis d’obtenir cette réponse positive.

Me voilà donc propulsée dans le monde de la dentisterie esthétique, bien loin d’un service informatique ou d’un CE ! Un secteur d’activité différent et une nouvelle opportunité d’apprendre. C’est un des facteurs communs dans mes différents changements de voie professionnelle : apprendre.
Rapidement, la possibilité de travailler aux côtés de mon mari est évoquée. À ce moment-là, il est artisan, gérant de son entreprise. Je commence progressivement à me former (comptabilité, logiciel interne, etc.) et j’assure les deux boulots en même temps. Au bout de quelques mois, il a paru évident et naturel que j’arrête mon job au sein de l’association. D’une part en termes de temps, car je n’arrivais plus à gérer les deux emplois sereinement. Et d’autre part, j’avais envie de travailler à temps plein à ses côtés. Les épreuves de la vie ont juste accéléré le processus.

Me voilà partie pour 8 années aussi enrichissantes que stressantes. Gérer une entreprise artisanale avec une dizaine de collaborateurs, mon dieu que c’est formateur !! Il faut être à la fois gestionnaire, RH, secrétaire, logisticienne, médiatrice, psychologue, et, parfois même, assistante sociale.

Et puis un jour, à bout de souffle l’un et l’autre, nous décidons de changer de vie. Radicalement. Nous n’avons, fort heureusement, pas connu le burn-out. Nous avons peut-être agi avant qu’il frappe à notre porte. La décision est prise. Ce rêve, qui nous titille depuis quelques années maintenant, sera réalisé : nous partons en Bretagne. On vend tout (entreprise et maison) et nous déménageons, avec nos 4 enfants, dans cette région qui nous attire tant (au sens émotionnel et magnétique).

2016-2017 – Départ vers une nouvelle vie

Mais pour faire quoi ? Voilà la grande question qui nous a tant freinés avant de sauter le pas.

Rapidement, mon chéri décide d’opérer un virage à 360 degrés et de commencer une reconversion professionnelle dans le bien-être. Un nouveau métier, pour une nouvelle vie. Plus en lien avec l’humain, la terre, la sérénité. Un changement de carrière, ça fait peur. Surtout plus aux autres qu’à nous-mêmes 😀. C’était un vrai challenge, mais nous étions prêts à le relever pour qu’il soit épanoui. Pendant qu’il se formait (avant de partir), j’ai cherché un job en CDD qui prendrait fin au moment de notre départ. Les astres se sont une nouvelle fois alignés : il m’a été proposé un CDI, avec la possibilité de le poursuivre en télétravail après notre déménagement. Vous dire que j’ai sauté de joie à ce moment-là serait un mensonge. J’ai tout d’abord été abasourdie tant cela me paraissait irréaliste. Puis je me suis questionnée sur les missions de ce poste (après 8 années à gérer l’administratif, les finances et le personnel d’une TPE j’avais envie de faire autre chose, et l’on me proposait quasi tout ça !). Comme beaucoup de choix qui se présentent à moi, la décision a été assez rapide : j’ai accepté.

C’était une occasion inespérée, celle d’arriver en Bretagne avec un CDI. Et puis surtout, le secteur d’activité était tellement en lien avec mes convictions : l’écologie, la sobriété, la solidarité, les initiatives positives, etc.

Pour plusieurs raisons que je n’ai pas envie d’évoquer ici, cette aventure s’est arrêtée au bout de 18 mois, soit 1 an après notre arrivée en Bretagne. J’ai signé une rupture conventionnelle et j’ai eu envie de m’accorder un peu de temps.
Du temps pour profiter de mes enfants et de ma maison (j’avais pris peu de vacances depuis notre emménagement), de réfléchir à ce que je souhaitais faire après, quelle orientation j’avais envie de prendre. L’idée d’entreprendre me titillait depuis quelques années. Et si c’était le moment ?

2018 – Le saut vers l’entrepreneuriat

J’ai rarement réfléchi des milliers d’heures avant de prendre des décisions. J’ai plutôt suivi mes intuitions et les encouragements de mon chéri. Il m’a soufflé que c’était peut-être le bon moment. Alors je me suis lancée. 
Tout a commencé à la suite d’une rencontre avec des parents voyageurs. Certaines mamans avaient entrepris une formation en rédaction web. Je connaissais ce métier pour être, moi-même, une grande lectrice de blogs et en avoir créé deux. Je me suis renseignée sur cette formation et, convaincue par la qualité du programme et les valeurs de la formatrice (coucou Valérie si tu me lis !), j’ai sauté le pas.

En parallèle, j’ai suivi une journée d’informations avec Pôle Emploi pour la création d’entreprise. Tout s’est rapidement concrétisé dans ma tête. Comme je suis une boulimique d’apprentissages et que je n’aime pas faire qu’une seule chose, je me suis également formée à la conception de sites internet. Naturellement, l’environnement des réseaux sociaux s’est ajouté.

Alors je ne dis pas que ça a été simple. Pour me former et avancer sur mon projet, je n’ai pu compter que sur mon autonomie. Pas moyen d’obtenir un centime de la part de Pôle Emploi pour mes formations et je ne rentrais pas trop dans les clous pour les accompagnements à la création d’entreprise. Toute ma vie, j’ai plutôt été autodidacte. C’est formateur, mais ce n’est clairement pas ce qui fait gagner le plus de temps !

18 mois se sont écoulés. Et je m’éclate ! Avoir cette liberté et cette autonomie de gérer mon business comme je l’entends, travailler avec les personnes dont je partage les valeurs. Que ce soit mes clients (qui ont très souvent entamé une reconversion également), les relations professionnelles que j’ai pu créer, toutes les belles âmes que je croise. Tout n’est pas parfait. Comme chacun, je m’interroge, je doute, j’ajuste. J’évolue au fur et à mesure du temps, mon entreprise évolue avec moi.

Est-ce que je regrette mon parcours ? Absolument pas. Avec le recul, il y a pas mal de choses que j’aurai pu faire différemment. Mais serais-je la même aujourd’hui ? Je ne le crois pas.

Est-ce que je suis instable ? Non. J’ai écouté mon cœur et mon intuition à chacun de mes choix.

Est-ce que j’ai de la chance ? Non. J’ai saisi les opportunités qui se présentaient. Certes, il est parfois nécessaire de provoquer un peu son destin, mais de jolies choses peuvent nous arriver en y croyant très fort.

J’aime partager mon parcours pour expliquer ma singularité et raconter ce qui a contribué à celle que je suis aujourd’hui. Et j’adore écouter les reconversions professionnelles des autres, cela m’a toujours fasciné, enchanté, motivé. Alors si, vous aussi, vous avez eu une vie atypique et que vous souhaitez la partager en commentaires, j’aurais beaucoup de plaisir à vous lire.

Cet article a 4 commentaires

  1. Maëva

    Et bah ! Quelle vie !!! Et si bien retranscrit !
    Bravo à toi pour ton parcours, j’ai ressenti tant d’émotion à lire ce texte et je me suis vue à travers tes lignes.
    Encore bravo ! J’espère pouvoir à mon tour réussir ma reconversion en tant que rédactrice web !

    1. Patricia_Slasheuse

      Je te le souhaite de tout coeur 🧡

  2. Angelique Brenot

    C’est avec plaisir que j’ai lu ton article Patricia. C’est un super parcours inspirant que tu as eu !
    Je suis également en reconversion professionnelle et je me suis reconnu aussi dans tes ressentis.
    On ne peut compter que sur soi même pour avancer et les belles rencontres que l’on peu faire au fur et à mesure.
    C’est important d’être en accord avec ce que l’on fait et des fois les étoiles sont alignés, il faut suivre son instinct . Bravo à toi Patricia et bonne continuation. Au plaisir de se recroiser 🙂

    1. Patricia_Slasheuse

      Merci Angélique d’avoir pris le temps de ce commentaire. Être en accord, se sentir alignée et suivre son instinct sont vraiment des aides précieuses pour avancer. Je te souhaite une belle reconversion professionnelle 🙂

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